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[Emile Zola] Germinal

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Message  Gabrielle Sam 6 Sep - 18:01

GERMINAL, Emile Zola (1885)



AUTEUR : Émile Zola (1840 – 1902) écrivain et journaliste français du XIXè s. Il est le chef de file du naturalisme, courant littéraire visant à faire de l'écriture une science expérimentale. Ainsi dans sa série des Rougon-Macquart (Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire, 20 tomes) il place dans différents contextes socio-professionnels les personnages d'une même famille pour étudier l'influence des caractères héréditaires sur le comportement humain (on reviendra sur ce point dans les principaux thèmes du roman). Pour la réalisation de son objectif, E. Zola poussait assez loin ses recherches préalables à chaque roman, allant sur place pour observer et recueillir des témoignages, remplissant de nombreux carnets de note. Il est aussi connu pour son implication dans l'affaire Dreyfus avec la parution de J'accuse... ! (L'Aurore, 13 janvier 1898)

CONTEXTE : l'histoire se déroule dans la nord de la France, près la frontière belge, du côté de Marchiennes. L'essentiel de l'action se passe dans le coron des Deux-Cent-Quarante et dans le puits d'extraction du Voreux, du mois de mars au mois d'avril de l'année suivante. Pas d'indication d'année, mais le fond de crise économique est très présent. L'auteur a tiré la plupart de ses observation de la compagnie d'Anzin, dans le Nord, mais les évènements de la révolte seraient inspirés de ce qui s'est passé à Saint-Étienne (pour la petite histoire...)

RESUME : Étienne Lantier, machineur au chômage après avoir giflé son supérieur aux chemins de fer, trouve du travail dans la mine du Voreux. Il est logé dans le coron dans la famille des Maheu, il travaille dans la même équipe que le père et la fille, Catherine. Rapidement, il s'intègre à la communauté, s'habitue au travail au fond et il devient herscheur.

Dans le même temps, la grogne monte dans la mine : les baisses de salaire, les amendes font que la vie devient de plus en plus difficile. Étienne qui a fait connaissance avec Souvarine, un machineur russe anarchiste et qui a repris contact avec son ancien contremaître, Pluchard, pousse les mineurs à la grève.

Malgré une maigre caisse de prévoyance, la ténacité des mineurs et la popularité dont jouit Étienne, la grève reste inefficace, aucune des revendications des mineurs n'est entendue. Quand en plein hiver le manque de toute chose se fait trop cruellement sentir (pain, charbon, meubles vendus...) et que les enfants commencent à mourir de faim, la grève tourne à la violence quand certains veulent reprendre le travail. L'intervention de l'armée pour rétablir l'ordre se conclut par plusieurs morts du côté des mineurs (dont le Maheu, des enfants, des femmes)

Les ouvriers, vaincus, se décident à reprendre le travail. Seulement Souvarine sabote le Voreux et quand tous les ouvriers sont au fond, le puits se trouve inondé. La plupart des mineurs arrivent à sortir quand même, mais Étienne, Catherine et son amant, Chaval, sont bloqués au fond. Étienne tue Chaval qu'il déteste depuis toujours et Catherine meurt dans les bras d'Étienne alors qu'ils attendaient les secours, à l'abri d'une poche d'air. Étienne est retrouvé par les équipes de secours et s'en sort vivant. Il repart pour Paris après quelque semaines d'hôpital et le roman s'arrête là.

QUELQUES PERSONNAGES :

Etienne Lantier : personnage principal. 20 ans, amoureux de Catherine et chef de la grève.
Les Maheu : les logeurs d'Étienne. Le père, le fils ainée et deux filles meurent à cause de la grève.
Les Hennebeau : M. Hennebeau est le directeur salarié de Montsou.
Les Grégoire : de riches actionnaires de la Compagnie, indolents et oisifs. Une fille : Cécile
Les Deneulin : M. Deneulin, veuf, est propriétaire d'un puits jalousé par la Compagnie. Ruiné par la grève, il devra le leur céder.

QUELQUES THEMES :

Le Voreux vu comme une bête : à de très nombreuses reprises le Voreux est comparé à une bête tapie dans l'ombre. Dès les premières pages, il en est donné une vision négative et dangereuse : « Cette fosse [...] lui semblait avoir un air mauvais de bête goulue, accroupie là pour manger le monde. ». Le bruit des machines est comparé à un souffle inquiétant et les mineurs à la ration d'hommes qu'elle reçoit et qu'elle « digère ». La machine d'extraction, les coeur de la fausse est souvent animalisée également. Quand le Voreux est détruit par le sabotage de Souvarine « on vite la machine, disloquée sur son massif, les membres écartelés, lutter contre la mort ».
(Voir aussi la Lison dans La Bête Humaine)

La folie meurtrière : 3 meurtres sont perpétrés dans le roman par 3 personnages différents. D'abord Jeanlin, 11 ans, un des fils des Maheu, tue sous les yeux d'Étienne un jeune soldat qui garde le puits pendant la grève. Le garçon ne semble pas troublé par son acte alors que son aîné fera plusieurs cauchemars à ce sujet.
Plus tard, après l'effondrement du Voreux, les Grégoire viennent apporter une aumône aux Maheu. Seul le grand-père, Bonnemort, est là et la voisine les entraine chez elle pour essayer de les apitoyer. Cécile, laissée seule avec le vieux, est retrouvée étranglée quelques minutes plus tard. Les faits exacts restent mystérieux, la seule explication tenant dans « un coup de brusque démence ».
A peine quelques pages plus loin, c'est au tour d'Etienne d'assassiner Chaval. Coincés sous terre, condamnés à mourir, les deux vieux ennemis en viennent aux mains à propos de Catherine. « Etienne, à ce moment, devint fou » et fracasse le crâne de Chaval « sous la poussée de la lésion héréditaire. » L'alcoolisme qui sévit dans sa famille depuis plusieurs générations semble l'avoir submergé, bien qu'il ne soit « ivre que de faim ».
(Thème également récurent chez Zola)

La nourriture : c'est un des principaux éléments de rupture entre les bourgeois et les mineurs. Ces derniers sont souvent définit par le terme de « meurt-la-faim ». Quand Étienne rencontre Bonnemort lorsqu'il arrive au Voreux, c'est un de leurs premiers sujets de conversation, qu'ils n'ont même pas de pain tous les jours. La Maheude est contrainte d'aller mendier un peu d'argent chez les Grégoire pour pouvoir acheter du pain. Ils refusent mais lui offre de la brioche.
Lors de la grève, le contraste est d'autant plus saisissant et l'obsession pour la nourriture de plus en plus grand des deux côtés. Au début de la grève, une délégation de mineurs est envoyé chez Hennebeau qui est justement en train de déjeuner avec les Grégoire et Deneulin dans une opulence indécente. Quand la grève se durcit et que l'ensemble des grévistes s'est assemblé devant chez Deneulin pour réclamer du pain, la cuisinière s'inquiète de ne pas pouvoir préparer ses vol-au-vent.

La sexualité : autre sujet d'inégalité et de rupture entre bourgeois et mineurs. Seulement, contrairement à la nourriture, ce sont les mineurs qui sont dans l'abondance. Les Maheu ont sept enfants, on rencontre très souvent des jeunes couples dans les champs de blé l'été. Le fait que Zacharie, l'aîné des Maheu, ait deux enfants avec Philomène avant de se marier avec elle et les nombreuses tromperies dans le coron montrent une assez grande liberté des moeurs.
Par contre chez les bourgeois les Grégoire n'ont qu'une seule fille, venue sur le tard. M. Hennebeau éprouve une forte frustration sexuelle et cela fait l'objet de plusieurs développements. Son neveu, Paul Negrel, et sa femme ont une relation adultère dans sa propre maison alors que lui-même n'a jamais touché son épouse. Il découvre cette relation au moment où les gréviste assiègent sa maison et il oppose à leur faim sa déception avec cette phrase : « Du pain ! Est-ce que ça suffit, imbéciles ? » A plusieurs reprises il fait le voeux d'être l'un de ces « meurt-la-faim » et de ne plus avoir à souffrir de cette frustration, qu'il estime bien plus terrible que d'avoir le ventre creux.

(Je vais ajouter un paragraphe sur le socialisme révolutionnaire sous peu, il ne figure pas sur la version papier)

A VOIR :
- Germinal, le film de Claude Berri avec Renaud, Miou-miou, Depardieu... disponible en DVD et VHS à la bibliothèque municipale
- Ce site : page intéressante sur les personnages et texte disponible gratuitement (et intégralement apparemment, je n'ai pas vérifié)
Gabrielle
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